Les ailes du chaos

tu devra attendre demain

Chapitre 13 : Le signe du chaos


" Vous croyez qu´on a bien fait de les suivre sans rien dire aux autres ? interrogea Marcia en passant sa main dans la crinière argentée de son pégase.
Tanith ne répondit pas tout de suite et mit pied à terre.
- C´était le mieux à faire, assura son aînée. Ils pourraient avoir besoin d´aide.
- Dites plutôt que vous ne faites pas confiance à Stefan, rétorqua la fille aux cheveux roses.
- Il y a de ça aussi, dut-elle avouer en caressant distraitement la tête de son cheval ailé.
Devant elles s´élevait la forteresse de pierres dans laquelle avaient pénétré Stefan ainsi que la panthère noire. Situées un peu en hauteur, les deux femmes observaient le bâtiment, étonnées de voir qu´aucun garde ne surveillait l´entrée. Apparement, le bretteur et Yuko avaient certainement dû réussir à pénétrer à l´intérieur. Tanith n´en fut pas vraiment surprise. Stefan n´était pas vraiment un débutant, loin de là.
- Qu´est-ce qu´on fait ? interrogea Marcia. On reste ici pour les attendre ?
Son interlocutrice parut un moment songeuse avant de répondre par l´affirmatif. L´envie de s´infiltrer dans cette immense forteresse se faisait énormément sentir, mais elle sentait au plus profond d´elle-même qu´elle ne devrait peut-être pas y entrer. Au risque de ne plus pouvoir en sortir.

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Les trois jeunes gens écarquillèrent les yeux de surprise lorsqu´ils virent l´immense salle dans laquelle ils venaient d´entrer. Sur tous les murs et même au sol, on pouvait noter la présence d´arabesques multicolores plus ou moins complexes. Seules deux ou trois fenêtres étaient visibles et permettaient aux rayons du soleil d´éclairer la salle. Au centre, on pouvait voir plusieurs fauteuils de velours, chacun occupé par des silhouettes enveloppées de capes sombres qui semblaient écouter l´homme qui se tenait sur l´estrade de bois verni, les surplombant de plusieurs centimètres. Le silence se fit et tous se tournèrent vers eux, les toisant avec une impassibilité surprenante. Stefan échangea un regard avec Yuko, puis avec Ryo, leur demandant silencieusement ce qu´il valait mieux faire. Rester ici n´était peut-être pas une très bonne idée. Les ennemis étaient plus d´une dizaine et ils étaient trois, deux si on mettait Ryo de côté puique ce dernier commençait à avoir de plus en plus de mal à se mouvoir. Instinctivement, l´homme aux cheveux verts renforça sa poigne sur le métal froid de son épée, prudent, mais les silhouettes encapuchonnées n´amorcèrent pas un geste dans leur direction, se contentant simplement de les observer sans mot dire. Yuko crut entendre Ryo gémir avant de le voir s´écrouler au sol, le corps presque paralysé. La jeune femme voulut s´enquérir de son état lorsque quatre archers venant par derrière les mirent en joue.
- Plus un geste ou nous tirons, prévint l´un des hommes en bandant un peu plus son arc.
- Qu´est-ce qu´on fait ? murmura Yuko à l´adresse de Stefan.
- Nous devrions partir d´ici, nous ne sommes pas de taille à lutter cette fois-ci. Tu penses pouvoir te débarrasser des archers ?
- Ca devrait pouvoir se faire, répondit-elle avec un petit sourire moqueur.
Elle se concentra sous l´oeil suspicieux des archers, prête à prendre sa forme animale, mais elle n´y parvint pas, à son grand désarroi d´ailleurs.
- J´imagine que je vais devoir m´en charger, songea le bretteur du désert.
- N´y songe même pas, conseilla une voix féminine.
Stefan tourna vivement son regard sur sa droite et ne put empêcher une exclamation de surprise de franchir ses lèvres. Une personne encapuchonnée avait réussi à se glisser discrétement vers eux et menaçait dès à présent Ryo d´une lame brillante à la poignée incrustée de rubis. L´homme à la queue de cheval tenta de se relever, mais son corps ne daigna pas obéir et il dut se résigner à rester au sol, vulnérable.
- Je crois que nous avons des choses à nous dire, reprit l´inconnue. Vous là-bas !
Les quatre archers s´approchèrent rapidement, baissant leurs armes pour s´agenouiller devant elle en guise de parfaite soumission.
- Désarmez-les et attachez-les. Ah et tant que vous y êtes, donnez un antidote à cet homme avant qu´il ne meurre.
- Bien madame, approuva un des individus.
Stefan et les deux autres ne cherchèrent même pas à résister lorsqu´on leur retira leurs armes, sachant parfaitement qu´ils ne pouvaient rien faire de toute façon. On leur lia ensuite les bras derrière le dos avant de faire boire un antidote à Ryo qui sentit tout de suite le poison qui commençait peu à peu à refluer. Il parvint ainsi à récupérer la mobilité de ses jambes et à se lever, mais ses bras demeurèrent paralysés. Il fronça les sourcils.
- Ne force pas trop, conseilla l´inconnue en rengainant son arme. Sois patient.
- Qui êtes-vous ? lança Yuko, énervée.
- Chaque chose en son temps. Vous n´êtes pas en position de nous poser des questions. Dois-je vous rappeler que vous êtes nos prisonniers ?
Yuko grogna, irritée, mais ne préféra pas répondre à l´inconnue qui se tourna vers l´homme sur l´estrade. Ce dernier n´avait pas esquissé le moindre mouvement pour les rejoindre et se contentait d´observer la scène sans intervenir. La femme encapuchonnée poussa un soupir avant d´ôter sa capuche qui dévoila un visage aux traits fins et délicats et à la peau claire. Ses cheveux blonds quelques peu bouclés retombaient avec légéreté dans son dos. Sur son front figurait le symbole que Stefan et les deux autres avaient aperçu à maintes reprises. L´homme aux cheveux verts voulut prendre la parole, mais un coup dans les côtes de la part d´un des archers l´en dissuada.
- Je me présente. Je m´appelle Elena, enchantée de vous connaître, lâcha-t-elle sans aucun sourire chaleureux.
Un certain sentiment de malaise se fit sentir avant qu´Elena ne reprenne la parole.
- Vous avez infiltré notre forteresse et tué plusieurs de nos soldats, j´aimerais savoir pour quelle raison vous avez fait cela.
- Vos hommes ou vos Laguz, peu importe, ont attaqué nos alliés ! s´exclama Ryo, agressif.
Un des archers voulut le corriger, mais un léger signe de la main de sa maîtresse l´en dissuada.
- De plus, ajouta Yuko. J´ai cru comprendre que plusieurs hommes envoyés par l´apôtre Sanaki pour aller à votre rencontre ne sont jamais revenus. Est-ce vrai ?
- En effet, dut avouer son interlocutrice. Cette zone est interdite d´accès et...
- Ces terres ne sont pas à vous ! s´emporta la Marqué.
- Je vous prierai d´avoir plus de respect pour maîtresse Elena, grogna un des archers, se retenant à grand peine de ne pas la frapper.
Yuko lui lança un regard méprisant alors que Stefan ne quittait pas Elena des yeux, tout en jetant de temps à autres un oeil vers l´homme debout sur l´estrade. Etait-ce le seigneur dont avait parlé cet enfant ?
- J´imagine qu´il est inutile de parler avec vous, nota Elena. Bien, dans ce cas il est inutile que cette conversation s´éternise davantage, n´est-ce pas ? Je suis donc dans le regret de vous annoncer que vous resterez prisonniers ici pendant un petit moment. Et lorsque les préparatifs seront prêts, vous pourrez alors servir de sacrifice.
- De sacrifice ? s´insurgea Yuko. Jamais de la vie !
Elle essaya de desserrer ses liens, mais n´y parvint pas. Le noeud était beaucoup trop serré. Elle opta donc pour une fuite, mais elle fut rapidement mise à terre par un des archers. Elena ne sembla pas s´en soucier.
- Je vous laisse vous en occuper désormais. Et prenez garde à ce qu´ils ne s´échappent pas cette fois-ci, ordonna-t-elle en s´éloignant.
- Ce symbole... commença Stefan.
La jeune femme blonde se retourna vers lui, étonnée.
- Que représente-t-il, mais surtout à quoi sert-il ?
- Au moins je vois que certains ont une once d´intelligence. Ta question est interressante, je vais donc y répondre. Ce symbole est celui de notre patrie. Nous venons d´un endroit appelé Aricia. Ne cherche pas à savoir où cela se situe, personne ne le sait même nous l´ignorons. Nous avons atteri sur ce continent par on ne sait quel moyen, mais ce qui est sûr, c´est que ce symbole comme tu dis contribuera à la destruction de ce monde. Bon nombre de nos intellectuels ont étudié ce signe et sont arrivés à la conclusion qu´il était d´une certaine façon la représentation du chaos et de la destruction.
- Je ne comprends pas...
- C´est pourtant simple. Nous ne sommes pas arrivés ici par pur hasard. Nous devons détruire ce monde, il en est de notre devoir.
- Vous êtes complètement fous...
- Fous ?
Elena eût un rire glacial.
- Peut-être bien que nous le sommes devenus. N´essayez pas de nous mettre de bâtons dans les roues, le destin de Tellius est inéluctable. Il est inutile d´aller contre.
Ce furent les derniers mots échangés avant que les trois jeunes gens ne soient emmenés hors de la salle. Les quatre archers voulurent les conduire jusqu´aux cellules lorsque Stefan heurta un des individus d´un grand coup d´épaule. Ryo et Yuko ne tardèrent pas à en faire de même et ils se mirent à courir alors que l´on sonnait déjà l´alerte.
- On est vraiment dans le pétrin, commenta la jeune femme en accélérant le rythme. D´abord les aigles et maintenant ceux-là. Je me demande bien pourquoi ils ont tous une dent contre notre pauvre continent.
- Ne cherche pas à les comprendre, lâcha Ryo. Ce sont des cinglés bon à interner.
- J´aime la manière dont tu dis les choses. Au moins, on ne peut pas te reprocher de ne pas être franc.

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- J´ai comme un mauvais pressentiment, déclara soudainement Tanith en enfourchant son pégase. Allons-y !
Marcia haussa les épaules avant de donner un coup dans les flancs du cheval ailé pour le faire décoller. Ce dernier ne se fit pas prier et prit son envol tout comme celui de son aînée. Les deux femmes planèrent un moment avant de se poser devant l´entrée. Marcia fut la première à descendre et à se précipiter dans le bâtiment, manquant de heurter Stefan de plein fouet.
- Mais qui sont-ils ? interrogea Marcia en désignant Yuko et Ryo du doigt.
- Plus tard les explications, dépêchez-vous de nous détacher, lança le bretteur, pressé.
Tanith s´empara de son épée avant de trancher les liens qui retenaient leurs bras prisonniers. Stefan se massa les poignets et Tanith put noter la présente de nombreuses écorchures certainement dues à des serres particulièrement aiguisées. Mais elle ne posa aucune question.
- Ryo, Yuko, partez devant ! s´exclama l´homme aux cheveux verts.
- Et tu peux me dire comment tu comptes te défendre sans arme ? rétorqua Yuko, narquoise.
Stefan eût un sourire avant de sortir sa dague Katti d´on ne sait où.
- Mais comment...?
- Plus tard... Allez ouste !
Ryo ne chercha pas à discuter davantage et se hissa sur le dos du pégase, derrière Marcia.
- Et comment tu comptes nous rejoindre ? demanda-t-elle, moqueuse. Toi, pars en avant, je vous rejoindrai.
- Tu es sûre que...
- Dégage ou dès que je me transforme je te déchiquète.
Stefan ne préféra pas discuter avec elle et monta sur le cheval ailé de Tanith qui ne tarda pas à en faire de même. Les deux pégases prirent une légère impulsion avant de battre puissament des ailes pour s´élever de plus en plus haut dans les airs. L´homme aux cheveux verts vit tout de même son amie prendre sa forme animale et se jeter sur les quelques gardes avant de s´éloigner de la forteresse pour ne pas se faire trop distancer par les deux chevaux volants. Ils mirent moins d´une heure pour parvenir jusqu´au camp. Le soleil commençait déjà peu à peu à décliner pour laisser place à son amie la lune. Marcia obligea sa monture à piquer vers le sol et son aînée ne tarda pas à en faire de même. Ils mirent tous pied à terre alors que Mia venait déjà à leur rencontre.
- Ah, je suis contente de vous voir ! s´exclama-t-elle.
Puis elle fronça les sourcils à la vue du jeune homme qui se tenait aux côtés de Marcia.
- Qui est-ce ?
- C´est un ami, intervint le bretteur du désert.
- Est-ce que tu vas bien ? s´enquit-elle en s´approchant de l´homme aux cheveux verts. Tu n´es pas blessé ?
- Un peu aux bras, mais rien de grave, assura-t-il avec un léger sourire.
- Arrête de dire ça sur un ton aussi léger ! s´emporta-t-elle. La prochaine fois que tu décides d´aller seul ou avec très peu de personnes dans un endroit dangereux, je t´étriperai avant que tu n´aies pu faire un pas !
- Elle est toujours comme ça ? interrogea Ryo en se grattant l´arrière du crâne, hébété."
La tension retomba brutalement à son intervention et ils éclatèrent de rire.


A suivre...

Très bon chapitre ! Tout est bien décrit ! Et Mia ! Elle ne peut pas s'empêcher de dire un truc méchant à Stefan (c'est ça que j'aime chez elle xD) Ah, ça va être dur de patienter jusqu'à demain >.<

bon aller j'arrête de te faire souffrir voila la suite

Chapitre 14 : Le calme avant la tempête


" Tu devrais dormir, conseilla Stefan en regardant Mia du coin de l´oeil.
- Pas question ! Pas avant que tu ne m´aies tout raconté.
- Ca peut attendre demain, tu sais ? assura-t-il avec un léger sourire.
Il avait été décidé d´un commun accord qu´ils seraient deux par chambre, l´auberge n´abritant pas assez de chambres pour tous les loger un par un. C´est ainsi que le bretteur se retrouva avec la jeune fille aux cheveux mauves qui ne cessait de le harceler depuis un moment déjà pour savoir ce qui était arrivé quelques heures plus tôt. Mia ne répondit rien et s´approcha du guerrier tout en prenant ses mains dans les siennes, observant avec attention ses avants-bras où apparaissaient de nombreuses écorchures.
- Tu n´as toujours pas demandé à Rhys de te soigner ça ? interrogea-t-elle plus calmement.
- Ce ne sont que des blessures sans importance.
- Bien sûr...
Elle lâcha ses mains avant de s´asseoir sur son lit, songeuse. Stefan lui lança un regard intrigué.
- Quelque chose ne va pas ?
- Est-ce que... commença-t-elle. Non, oublie ça, c´est stupide.
- Non, au contraire... continue, l´encouragea-t-il en prenant place à ses côtés.
- Est-ce qu´il t´est déjà arrivé d´aimer profondément une personne au point de pouvoir donner ta vie pour elle ?
- Où veux-tu en venir ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
- Réponds simplement et ne te défile pas comme tu as la fâcheuse habitude de le faire.
- Pour être franc... Non, ça ne m´est jamais arrivé, mais je n´aimerais pas que quelqu´un puisse donner sa vie pour moi. Je ne pourrais jamais pardonner à cette personne si elle le faisait. Quant à savoir si je serais prêt à donner ma vie pour une personne que j´aime... Disons simplement que c´est une toute autre histoire.
- Quoi que tu puisses dire, tu restes toujours un mystère à mes yeux, songea-t-elle en l´observant.
- Cela étant dit, il est peut-être temps que nous dormions un peu, tu ne penses pas ?
Elle se contenta d´acquiescer alors que Stefan se levait pour rejoindre son lit lorsqu´il stoppa brutalement, comme paralaysé. Inquiète, Mia se précipita vers lui.
- Stefan ? Tu es sûr que ça va ? Hé !
Le bretteur secoua un peu la tête avant de sourire à la jeune fille, lui assurant que tout allait bien. Pas très convaincue, Mia resta un moment à le détailler, remarquant par la même occasion qu´il semblait plus pâle qu´à l´ordinaire. Elle fronça les sourcils.
- Je crois qu´il vaudrait mieux que Rhys te jette un sort de soin immédiatement. Tu n´as pas l´air bien du tout.
- Arrête de t´inquiéter pour rien. Demain ça ira mieux. La journée a été plus qu´éprouvante aujourd´hui.
Elle voulut protester, mais le regard qu´il lui lança l´en dissuada. Et c´est docilement qu´elle regagna son lit.


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- Bon, tu vas te décider à reprendre ta forme humaine ? grogna Ryo.
La panthère noire qui était allongée de tout son long sur le lit daigna lever la tête vers lui avant de bailler à s´en décrocher la mâchoire. La silhouette de l´animal s´effaça cependant peu à peu pour enfin laisser place à Yuko sous sa forme initiale.
- Toujours de mauvaise humeur, grommela-t-elle.
- Je crois qu´il y a de quoi ! rétorqua-t-il vivement.
- Ah, tant que j´y pense...
La jeune femme se leva avant d´aller fouiller un moment dans l´armoire située en face des deux lits. Elle en sortit maints vêtements avant de s´emparer d´un long paquet de couleur brune. Elle le tâta un instant, s´assurant que c´était bien ce qu´elle cherchait avant de le lancer en direction du guerrier qui le rattrapa au vol.
- Qu´est-ce que c´est ?
- Un petit cadeau de ma part pour nous avoir aidé là-bas. Profites-en, ma générosité a ses limites.
- Quand est-ce que tu as pu avoir le temps pour me l´acheter ?
- Qui te dit que je l´ai acheté ? répliqua-t-elle, malicieuse.
- Ne me dis pas que tu l´as volé ?
La jeune femme se contenta de lui adresser un clin d´oeil alors qu´il poussait un soupir tout en ouvrant le paquet, découvrant ainsi une superbe épée à la lame effilée. Ryo ne put réprimer un sourire avant de s´emparer de la lame et d´exécuter quelques coups dans le vide. Visiblement satisfait, il posa l´arme sur le lit et remercia Yuko.


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- Qu´est-ce que tu comptes faire, Soren ? interrogea Rhys en posant son bâton sur la commode.
- Pour commencer, écouter le récit de Stefan et ensuite j´aviserai, répondit-il simplement. Les choses prennent vraiment une drôle de tournure.
Le prêtre acquiesça avant de s´allonger sur le lit, songeur.
- Dans tous les cas, je pense qu´un peu de repos nous fera du bien, poursuivit le stratège.
Son interlocuteur ne répondit rien, les yeux déjà clos. Soren poussa un soupir avant de sortir de la chambre pour prendre un peu l´air. En chemin, il croisa Marcia qui avançait tout en s´étirant pour se rendre en cuisine, sûrement pour boire un verre d´eau. Le sage voulut l´éviter. Non pas qu´il n´appréciait pas Marcia, mais cette dernière avait parfois tendance à l´agacer plus que de raison. Cependant, la guerrière aux cheveux roses finit par l´apercevoir et se dirigea vers lui, un petit sourire aux lèvres.
- Alors ça... Depuis quand le premier ministre de Criméa fait-il des petites balades nocturnes, hein ?
- Fiche-moi la paix, grommela le stratège en essayant de s´en aller.
Marcia lui bloqua soigneusement le passage.
- Tu n´as pas répondu à ma question, minauda-t-elle.
- Ce n´est vraiment pas le moment Marcia. Laisse-moi passer ou je te grille.
Aux grands maux les grands remèdes comme on dit et seule la menace semblait pouvoir dissuader Marcia de poursuivre son petit jeu.
- Tu n´es pas sérieux ?
- Tu crois ça ? lâcha-t-il, un sourire quelque peu sadique aux lèvres.
Son interlocutrice préféra battre en retraite au plus grand bonheur du stratège. Ce dernier poursuivit donc son chemin et s´arrêta un moment devant la porte de la chambre des deux personnes qui étaient revenues avec Stefan. Intérieurement, il se demandait qui ils pouvaient bien être. Sûrement des Marqués si l´on savait que Stefan en était un lui aussi. Il préféra stopper là ses pensées et reprit sa route. Les questions seraient pour plus tard. Pour le moment il avait seulement besoin de s´aérer un peu l´esprit.


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- Quelque chose vous tracasse ? interrogea Ranulf en voyant la mine songeuse de Tanith.
Surprise, cette dernière sursauta avant de recouvrer son calme habituel tout en s´injuriant mentalement de sa précédente conduite.
- Non, non, tout va bien, assura-t-elle. Désolée de vous avoir inquiété.
- La menace qui plane sur Tellius est plus grande que jamais, j´en ai bien l´impression. Cette guerre, si elle a lieu, sera certainement la plus terrible de toutes. La guerre qui décidera du destin de Tellius... D´une certaine manière, c´est plutôt effrayant, vous ne trouvez pas ?
- Il n´y aura pas de guerre ! rétorqua-t-elle plus vivement qu´elle ne l´aurait voulu. Il n´y a aucune raison pour que l´on se batte à nouveau.
Ranulf la fixa avec étonnement. Depuis quand le comportement et l´attitude du capitaine de la Garde Sacrée de Begnion avaient-ils autant changé ?
- Vous avez changé Tanith.
Son interlocutrice ne répondit rien, perdue pour la première fois. Elle se sentait dépassée par les événements. Bien sûr qu´il y aurait une guerre, comment pouvait-il en être autrement ? Elle secoua vivement la tête, tentant de remettre un peu d´ordre dans sa tête, en vain. Elle n´arrivait plus à réfléchir et à analyser correctement la situation. Cela devait certainement être la fatigue. Oui, elle le sentait. Ca ne pouvait qu´être ça, n´est-ce pas ? Alors pourquoi avait-elle toujours comme un mauvais pressentiment ?


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Tormod croisa les jambes sur son lit avant de lever le doigt en l´air, un grand sourire aux lèvres.
- Tu es derrière la porte ! s´exclama-t-il, sûr de lui.
Muarim grommela un peu avant de sortir de sa cachette.
- Comment as-tu su ?
- Voyons Muarim... Tu oublies que je suis un grand mage et de ce fait, je peux tout deviner.
Le Laguz eût un sourire navré. Ce garnement ne changerait vraiment jamais. Même dans les pires situations il réussissait tout de même à plaisanter. Etait-il possible que cela soit un don ? Mais d´un autre côté, n´était-il pas préférable de le voir ainsi ? Si, Muarim n´aimerait pas voir son ancien petit protégé broyer du noir.
- Dis Muarim...
- Qu´y a-t-il ? interrogea son interlocuteur en le fixant.
- Est-ce que tu as peur ?
Le Laguz leva un sourcil interrogateur, se demandant où il voulait bien en venir. Le mage décroisa les jambes avant de se laisser tomber à plat sur son lit, les mains derrière la tête.
- Moi j´ai peur, avoua-t-il. Pour la première fois de ma vie, tout ça me fait vraiment peur.
- Quoiqu´il arrive je serais là pour te protéger petit bonhomme, comme avant, assura son ami.
Un petit sourire prit de nouveau naissance sur les lèvres de Tormod.
- Vraiment Muarim... Tu as toujours les bons mots pour me remonter le moral.
Pour seule réponse, le Laguz lui rendit son sourire.


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Nephenie, assise sur son lit, taillait un peu la pointe de sa lance alors qu´Astrid l´observait faire tout en travaillant ses flèches. Aucune des deux ne parla. Elles semblaient toutes deux plongées dans leur travail. La jeune femme aux cheveux verts stoppa son labeur et posa sa lance sur son lit avant de lever les yeux vers son amie. Cette dernière mit également de côté son occupation avant de hausser un sourcil interrogateur.
- Un problème ? demanda-t-elle.
- Qu´est-ce que tu penses de la situation actuelle ? interrogea calmement Nephenie.
- Ma foi, la situation pourrait être pire, bien qu´elle ne soit pas vraiment terrible en ce moment, répondit son amie.
- Je suis d´accord.
Le silence se fit de nouveau dans la pièce.
- Ta famille te manque ? questionna Astrid.
- Un peu, avoua son amie. Et la tienne ?
- Pas vraiment, non.
- Cette discussion est d´une banalité, nota Nephenie avec amusement.
- Tu l´as dit. Mais profitons-en tant qu´on le peut encore. On ne sait pas ce que l´avenir nous réserve.


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Shinon, assis sur son lit, contemplait le sol. Sothe, peu désireux de savoir ce qui n´allait pas chez cet être le plus souvent désagréable, préféra s´enfouir sous ses draps pour piquer un petit somme. Après tout, il en avait bien le droit, non ? L´archer d´élite détacha finalement ses yeux grenat du sol avant de les lever vers le plafond. Un profond soupir s´échappa de ses lèvres. Il n´avait pas du tout sommeil et il ressentait comme un vide dans son coeur. Lui qui n´avait jamais ressenti ça avant ne comprenait pas vraiment. Emeline lui manquait-elle à ce point ?



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- Le jour de la destruction approche, lâcha Maxos en attrapant quelques fruits dans un récipient. Ce n´est plus qu´une question de temps à présent."


A suivre...